Publié dans Pensée au coucher du soleil

C’est ici et nulle part ailleurs…

J’ai eu la chance de faire la rencontre d’une famille pendant mon enfance.
Durant presque 7 ans, j’ai appris à me retrouver dans un labyrinthe de vie, avec des pleurs et des rires.

Si je me souviens bien, j’ai aperçu différentes tribus. Au cœur de ces tribus, il y avait différentes sortes de famille. Et moi, j’appartenais à l’une d’entre elles. Particulière de par sa tradition, sa coutume, sa culture, ses mets, son style de vie, le parfum de son sable et la douceur du vent. Je ne comprenais pas pourquoi il y avait tant de différence, vu qu’on était dans le même labyrinthe. Mais au fur et à mesure que le temps passait, je comprenais certaines choses. J’ai aimé cet endroit magnifique de mon enfance, qui avait un air différent.
Je vous situe sur ma famille. Elle est tellement merveilleuse !! Sa particularité, le parfum frais de sa nature, le parfum de son fruit qu’on appelle le « cacao », qui donne son bon chocolat, richesse de mon pays. On a aussi le parfum des champs, la couleur du sable. Peu importe la couleur, notre périmètre du labyrinthe était le parfait plateau de l’union, du partage, de la solidarité. Les poules et leurs poussins qui ne faisaient que faire des va-et-vient, les habitants sur leurs bicyclettes, les femmes battantes qui vaquaient à leurs occupations en chantant… Magnifique matin ensoleillé. Aussi, elle s’est adopté un tissu rectangle, fin, doux, gorgé de petits ou parfois grands motifs. Il couvre le corps et rend plus élégant. On le défini comme étant une pièce de tissu ou une matière végétale ou encore un tissu en coton de qualité supérieur. Pour moi, ce n’est autre que le promoteur de mon élégance, C’est « mon pagne ». Le pagne donne la valeur à la femme à l’homme, à l’enfant. Depuis très longtemps, le pagne a toujours été l’un des miroirs de beauté en Afrique, surtout pour les femmes. Ses couleurs vives, ses motifs, sa teinture, son chic, donne la vraie identité culturelle de l’Africain.

Petite recherche : Raoul Germain Blé, diplômé de la faculté de journalisme et communication, auteur de « Le pagne, un moyen de communication » a repris les dits de Jacques Anquetil, et je cite » ce sont dans les tombeaux godons, creusés dans les falaises de Bandiagara que les archéologues français et hollandais ont découvert les plus anciens fragments de tissus africains, datés entre le XI et le XVIIIe siècle, unis ou teints en indigo ou composés de bandes cousues formant un damier blanc et indigo foncé (…). Il s’agit bien là d’une culture textile africaine authentique, se manifestant bien avant l’arrivée des étrangers ». Mon pagne, c’est ma fierté, Elle fait partie de ma richesse.
Et tout cela, on ne trouve nulle part ailleurs qu’ici, en Afrique. Sur mon continent, l’un des secteurs de ce labyrinthe qui est « le monde ». Tu as certainement pris gout aux saveurs de ton enfance, au bon gout de céréale et toute autre chose. Peu importe « la pauvreté », les difficultés, « les crises socio-politiques » et bien encore, on aura beau partir, rien ne sera comme chez nous.

IMG_2517.JPG

Je vis avec ce que j’ai, j’espère en une vie meilleure et toutes fois que j’ai l’occasion, je partage ma vie, le bonheur que j’ai, qu’il soit petit ou grand. C’est ici et nulle part ailleurs qu’on monte sa monture, qu’on construit son futur…

Christelle Assam’